Opéra-comique en un acte de Pierre Alexandre Monsigny
Livret de Michel Jean Sedaine
Compagnie Fortunio
Première représentation : Théâtre-Français, 8 mars 1764
Rose : Marie-Amélie Tek
La mère Bobi : Caroline Duliège
Colas : Xavier Meyrand
Pierre Le Roux : Christophe Doînel
Mathurin : Geoffroy Bertran
Mise en scène : Geoffroy Bertran
Piano : Frédéric Calendreau
Décors : Marie-Amélie Tek et Geoffroy Bertran
Paris
Juin 2013
Le compositeur
Avec ses contemporains Duni, Philidor et Grétry, Monsigny a donné ses lettres de noblesse à un genre né sur les tréteaux des foires, l’opéra-comique français. Né le 17 octobre 1729 à Fauquembergues près de Saint-Omer, dans une famille noble, mais sans le sou, il vint à la musique au travers d’une brève carrière dans la finance. Enthousiasmé par La Servante maîtresse de Pergolèse, il choisit la muse bouffe de préférence au genre sérieux, débutant à la foire Saint-Germain avec Les Aveux indiscrets (1759). Cet intermède en un acte, suivi bientôt d’un opéra-comique en 2 actes (Le Maître en droit, 1760), d’un opéra bouffon (Le Cadi dupé, 1761), mène à une première collaboration avec le principal librettiste du genre, Michel-Jean Sedaine (On ne s’avise jamais de tout, d’après La Fontaine, 1761), où il montra autant son habileté que son invention. Le triomphe de ce dernier ouvrage fut le premier d’une longue série de succès : Le Roi et le Fermier, 1762 ; Rose et Colas, 1764 (l’un des ouvrages que Marie-Antoinette chanta en personne dans son petit théâtre de Trianon) ; Aline, reine de Golconde, 1766 – sujet repris par Donizetti en 1828 ; Philémon et Baucis, 1766 – ce dernier composé pour le théâtre de Louis-Philippe d’Orléans, à Bagnolet). Leur chef-d’œuvre vint en 1769 (Le Déserteur) ; ayant parcouru l’Europe, il imposa un genre mêlant le comique et le sérieux. Monsigny renoua avec Sedaine dans Le Faucon (1771) et Félix (1777), avant de se retirer, frappé par la cécité.
(d’après Piotr Kaminski, Mille et un opéras)
L’intrigue
Dans un charmant petit village comme la France en compte tant, deux jeunes paysans s’aiment d’amour tendre. Leurs pères respectifs, deux veufs, voient cette inclination d’un œil somme toute bienveillant : Mathurin, le père de Rose, voit là une occasion unique d’éloigner une fille devenue un peu trop difficile à surveiller, tandis que Pierre Le Roux, celui de Colas, trouve la dot de sa future bru bien attirante. Oui mais voilà… Il y a les vendanges, la moisson, et l’aide des deux jeunes gens est précieuse à ceux dont la force décline. Nos deux barbons décident donc de feindre une querelle entre eux, afin de retarder le mariage pour « le remettre à l’hiver, aux Rois ».
Las… rien ne se passera comme prévu ! La force des sentiments et l’ardeur de la jeunesse auront bien vite raison du projet des pères : avec l’aide involontaire de la mère Bobi, une vieille commère toujours prête à se mêler des affaires d’autrui sous prétexte de faire régner la vertu, les deux jeunes gens sauront les attendrir et imposer leur hymen. « Ils s’aiment, c’est bien naturel, c’est bien naturel…».