La Chanson de Fortunio

Opéra-comique en un acte de Jacques Offenbach

Livret de Ludovic Halévy et Hector Crémieux

Compagnie Fortunio

Première représentation : Paris, théâtre des Bouffes-Parisiens, 5 janvier 1861
 

Maître Fortunio : Geoffroy Bertran
Laurette : Charlotte Mercier
Valentin : Marie-Amélie Tek
Friquet : Xavier Meyrand
Babet : Christophe Doînel
Guillaume : Camille Chagnon
Landry : Armelle Marq
Saturnin : Lise Fechner
Sylvain : Anne-Sophie Le Roux
 
Mise en scène : Geoffroy Bertran
Piano : Frédéric Calendreau
Décors : Marie-Amélie Tek et Geoffroy Bertran
Paris
Janvier 2014
 
 
Avant de fonder son théâtre des Bouffes-Parisiens et de connaître la gloire comme compositeur d’opérettes, Offenbach occupa pendant quelques années (1850-1855) le poste de chef d’orchestre de la Comédie-Française. Il y composa quelques pages de musique de scène, et surtout une mélodie qui devint rapidement célèbre : La Chanson de Fortunio, sur le poème qu’Alfred de Musset avait mis dans la bouche de son héros dans sa pièce Le Chandelier, reprise par les Comédiens-Français le 29 juin 1850. Ce n’est pas cette pièce qu’Offenbach adaptera en 1861 pour les Bouffes-Parisiens (André Messager s’en chargera une quarantaine d’années plus tard avec Fortunio), mais une suite conçue par ses librettistes Crémieux et Halévy, dont l’action se déroule 35 ans après celle du Chandelier : le jeune clerc Fortunio est devenu un notaire ventripotent, et la fameuse chanson n’est plus qu’un souvenir de sa folle jeunesse… Cet ouvrage fait partie des plus sérieux d’Offenbach : la gaieté n’en est pas absente, loin de là, mais c’est une gaieté plus sage et moins excentrique que celle des Deux Aveugles (1855) ou d’Orphée aux Enfers (1858). Offenbach a sous-titré sa partition « opéra-comique » (et non opérette ou opéra-bouffe), montrant ainsi sa volonté de l’inscrire dans la veine plus noble des œuvres, toutes de charme et d’élégance, des Grétry, Monsigny et Boïeldieu qui firent la gloire de la musique française à la fin du XVIIIe et au début du XIXe siècles…. et qu’il égale largement. Public et critique réservèrent à l’ouvrage une création triomphale (tous les morceaux furent bissés !) et celui-ci devint, parmi les nombreuses pièces en un acte d’Offenbach, l’une des plus souvent jouées de son vivant.