Passionnément

Comédie musicale en 3 actes d’André Messager

Livret de Maurice Hennequin et Albert Willemetz

Compagnie Fortunio

Première représentation : Paris, théâtre de la Michodière, 15 janvier 1926
 

Ketty : Charlotte Mercier
Julia : Marie-Amélie Tek
Hélène : Florence Alayrac
William Stevenson : Geoffroy Bertran
Robert Perceval : Flannan Obé / Mathieu Muglioni
Captain Harris : Xavier Meyrand
Le Barrois : Christophe Doînel / Charles Ernould
 
Mise en scène : Geoffroy Bertran, Mathieu Muglioni, Flannan Obé
Piano : Frédéric Calendreau
Décors : Marie-Amélie Tek et Geoffroy Bertran
Octobre 2014
Paris
 
 
Comme beaucoup d’opérettes des Années folles, Passionnément reflète la libération des mœurs qui marqua cette période d’euphorie. Ses héroïnes sont bien plus délurées que leurs devancières de la Belle Epoque, et ce n’est pas un hasard si l’on y lit La Garçonne, roman de Victor Margueritte qui obtient en 1922 un immense succès de scandale : son héroïne, une jeune femme qui apprend que son fiancé la trompe, décide de mener à son tour une vie libre… Dans Passionnément, Ketty, l’épouse délaissée et tentée, Hélène, la maîtresse possessive et Julia, la soubrette intrigante, incarnent trois figures de la femme moderne. Face à elles, les librettistes opposent plaisamment deux archétypes masculins : Robert, le dandy dépensier et séducteur, et Stevenson, le businessman américain sans scrupules, mais sans alcool – rappelons que la Prohibition fut en vigueur aux Etats-Unis de 1919 à 1933.

Si le scénario et les dialogues sont de Maurice Hennequin, c’est Albert Willemetz, parolier incontournable de l’entre-deux-guerres, qui signa les lyrics, comme on commençait à appeler à cette époque les paroles chantées. Il y déploie son talent habituel pour les jeux de mots et les rimes cocasses, mais la subtilité des situations lui inspire parfois des vers d’une véritable poésie, notamment pour le couple « sentimental » Ketty-Robert. Ils se révèlent en pleine harmonie avec la musique de Messager, pleine d’un lyrisme pudique et d’une discrète émotion.
 
https://www.forumopera.com/actu/la-compagnie-fortunio-au-banc-dessai